Des
origines mystérieuses :
Le safran ne pousse nulle
part à l'état sauvage, c'est uniquement une plante cultivée car, stérile, elle
a besoin de la main de l'Homme pour perdurer dans le temps. Ce sont donc les
traces historiques qui nous éclairent sur ses origines. On sait ainsi qu'il
fait partie depuis plus de 4000 ans de l'histoire du Cachemire et de la
Mésopotamie (actuel Irak). Mais rien ne nous indique si sa culture a commencé plus tôt chez l'un que chez
l'autre ou simultanément dans ces deux pays séparés de 3000 km.
La même incertitude entoure son acclimatation en
France : on ignore s'il nous est parvenu via l'Europe rapporté par les Croisés
ou bien s’il nous a rejoint grâce aux Maures en passant d’abord par l’Afrique
du Nord puis l’Espagne.
Un
bulbe voyageur :
Toujours est-il qu'il est
arrivé dans le Quercy au Moyen Age (fin XIVème siècle) et qu'il ne s'est pas
arrêté là. Il a continué sa progression vers le Nord, créant ainsi un 2ème
bassin de production en France, le Gâtinais. 200 ans plus tard, on le retrouve
en Angleterre où l'on a aussi produit un temps du safran.
De nos jours, on peut encore trouver du safran dans
les Alpes, en suisse allemande, où les fleurs percent sous la neige, ce qui
illustre bien l’adaptation de la plante à des climats rigoureux...
Sa culture dans le Quercy a fait le bonheur des
paysans durant plus de 300 ans puis, des hivers successifs trop rigoureux ont
détruit les plantations. De nouvelles "orientations agricoles" et la
concurrence du safran du Gâtinais, en plein essor à ce moment-là, ont signés
"son arrêt de mort" !
C'est dans les jardins Quercynois, bien à l'abri des
murets de pierres sèches accumulant la chaleur, qu'ont survécus quelques
bulbes.
Est-ce que d'irréductibles passionnés ont continué
leur plantation plus modeste malgré un marché défaillant ? Ou bien certaines
plantations étaient-elles cachées dans les jardins familiaux, seules parcelles
de terres a échapper aux impôts ?
Une
passion d’Hommes pour l’Epice et pour leur Terroir :
La relance de la culture du
Safran a commencé par l'échange de bulbes entre particuliers. Puis un jour,
c’est à un agriculteur qu’on été confiés quelques plants. Celui-ci en a parlé à
son conseiller agricole, Pascal HERIN, qui a su voir en cette épice une
possibilité de diversification pour les exploitants et agir en conséquence.
C'était il y a 8 ans.
Aujourd'hui, l'association des Safraniers du
Quercy est forte de 72 producteurs et la récolte annuelle avoisine les 8
kg.
A mettre dans des cadres :
« Crocus vient du grec krokos. Crocos, ami de Mercure se trouvant avec lui
à jouer au disque, fût blessé mortellement au front par un coup malheureux, son
sang s'écoulant fût bu par la terre. Il ressurgit plus tard sous la forme des
stigmates rouge sang de la fleur de safran. »
« Familièrement, accommoder son mari au safran ,c’est lui faire des
infidélités, par allusion à la couleur jaune qui est celle des maris
trompés ! »